Une nuit à la belle étoile...[pv Stephen]

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Le soleil venait a peine de se coucher mais déjà ou pouvait voir la différence : les gens se disaient au revoir et désertaient peu a peu le petit coin de Central Park dans lequel Katie se trouvait. Elle était assise sur un banc, juste en face de la mosaïque « Imagine » construite en l’honneur de John Lennon. Des fleurs étaient disposées cote à cote et formaient un dessin représentant le singe de « peace », comme s’était souvent le cas.
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Katie savait qu’elle passerait probablement la nuit dans ce même parc, mais cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Après tout, ce n’était pas sa première expérience en tant que sans-abri!

Tout avait commencé quand Katie s’était fait viré de son précédent emploi : réceptionniste dans une compagnie de vente automobile. Elle avait simplement décidé d’ignorer un client parce qu’il lui semblait antipathique. Était-ce vraiment une raison pour se faire renvoyer? Selon elle, en tout cas, non.

Bien sur, elle avait ensuite eu de la difficulté à payer son loyer et elle s’était fait jetée à la rue. Comme elle n’avait pas d’autre endroit ou aller et qu’elle ne savait pas quoi faire de ses meubles, elle avait décidée de les vendre au propriétaire de l’immeuble. Ainsi, s’était-elle dit, elle aurait au moins assez d’argent pour se nourrir et se loger en attendant de se trouver un autre emplois… Eh bien en fait, elle avait tout faux puisqu’elle n’avait pas tenu en compte un certain facteur dans ses calculs. Oui, oui, un vrais de vrais facteur, porteur de lettres l’avait menacé d’un couteau et, comme Katie ne savait pas se battre et encore moins contre quelqu’un qui était armé, elle avait dut lui donner son argent.

Un sans-abri drogué et saoul a la entra dans le parc et vint s’assoir a coté d’elle.
*Tien, se dit-elle intérieurement, un colocataire!*

Les vêtements du sans-abri ressemblaient étrangement à ceux d’un explorateur, sauf qu’il les avait couverts d’écussons et d’autocollants. Il se dirigea vers Katie comme s’il la connaissait depuis toujours et lui dit d’une voix forte :

-Paul McCartney est ici! Ouvre grand les yeux et va voir ce grand homme! Il est là-bas!

Il se mit à chanter vaguement une chanson. Katie savait parfaitement que ce n’était pas vrai et que l’homme était probablement en train d’halluciner toute cette histoire. Elle décida néanmoins de se diriger vers l’endroit désigné : elle n’avait pas envi de passer la nuit en la compagnie de cet homme. Elle rencontra en chemin un homme qui disait vendre du chocolat pour une bonne cause. Bien sur! Personne ne croirait ca en voyant sa tête! Il avait l’air d’un meurtrier!

-New York est décidément une ville de criminels, dit elle en passant devant un homme vendant des sac-a-mains volés.

Katie décida de s’asseoir en dessous d’un énorme saule pleureur et s’adossa contre son tronc. S’était sa maison pour ce soir la.

-Seulement pour ce soir. Demain je me trouve un emplois, murmura-t-elle mollement avant de s’endormir.

La nuit était tombée depuis un moment. C'était l'heure où les familles finissaient de manger, où les parents commençaient la vaisselle après avoir couché les enfants. Dans tous les immeubles, les lumières étaient allumées, tandis que les gens continuaient leur routine. Dehors, comme toujours à New York, tout était encore illuminé. Les magasins, les phares des voitures, et les feux de circulation formaient des centaines de lumières qui ne cesseraient pas de scintiller avant des heures encore.

Stephen était assis dans son canapé. Il venait de passer une heure à se préparer à manger, avait posé son assiette sur la table basse, allumé la télévision, et avait diner seul en regardant les informations du soir. Il avait finit son repas en quelques minutes, s'était assis confortablement, et avait fermé les yeux. Seule la voix du journaliste, annonçant la mort de douze personnes dans un accident de bus, le rammenait encore à la réalité. Une migraine terrible le tenait depuis le matin déjà, et ni les médicaments ni le repos ne pouvaient le soigner. D'ailleurs, Stephen était tout simplement incapable de fermer un oeil. Chaque fois qu'il tentait de s'endormir, le mal de crane s'intensifiait. Lentement, il se redressa, se dirigea vers le réfrigirateur, attrapa une bière qu'il bu en quelques minutes et alla jusqu'au balcon. De là, il voyait les lumières du centre de manhattan. C'était magnifique. Stephen fut soudain prit d'une envie de prommenade. D'aller explorer ces rues qu'il connaissait pourtant par coeur. Il éteignit donc la télévision, attrapa son long manteau noir et sortit au dehors. Il courut le plus vite possible pour atteindre l'arret de bus à temps, et grimpa à l'interieur. Assis au millieu des autres passagers, il passa d'un visage à un autre. La voix du journaliste retentit à nouveau à ses oreilles " Douze personnes ont aujourd'hui trouvé la mort dans un accident du bus, près de Central Park... " Un frisson le parcourut. Mais après tout, le destin n'allait pas frappé deux fois de suite au même endroit la meme journée ? Et de toute manière, était-ce si grave, s'il mourrait ce soir ? Le regard de Stephen se posa sur une jeune fille d'une vingtaine d'années, à quelques sièges de lui. Son ventre annonçait une grossesse d'environ sept ou huit mois... Stephen se prit le visage entre les mains. Foutue migraine.

Le bus ralentit. D'un seul coup d'oeil à l'exterieur, Stephen réalisa qu'il se trouvait à deux pas du Columbus Circle, à l'intersection entre Broadway et la 8e Avenue. Il descendit du bus, et alluma une cigarette. Il hésita un instant, puis aperçu l'une des entrées de Central Park. D'un pas soudain décidé, il se dirigea vers ce jardin long de plus de 3 kilomètres. Les réverbères éclairaient l'allée. Quelques personnes se prommenaient encore, notamment des couples. Stephen s'allongea dans l'herbe, cigarette toujours à la bouche, et , sur le dos, pencha la tête en arrière. D'ici, il voyait parfaitement le ciel étoilé. C'était peut être l'un des rares endroit où l'on pouvait voir le ciel, à New York. Il ferma les yeux, et se laissa aller, respirant l'air frais de cette agréable nuit. La migraine semblait peu à peu disparaitre. Doucement, Stephen commença à s'endormir... il était loin. Très loin.

Il y eu un bruit, tout près de lui. D'un bond, Stephen se redressa. Les reverbères s'étaient éteint, il devait être très tard à présent. Plus aucun couple ne marchait dans le parc. Face à lui, il y avait ce grand arbre, un saule pleureur à en juger par ses feuilles qui retombaient jusqu'au sol. Sa cigarette était posé dans l'herbe, elle s'était completement consumée, et seule restait la longue trainée de cendres qu'elle avait déposé au sol. Stephen en alluma une autre, passa une main dans ses cheveux pour en retirer les brins d'herbe, et se leva, les yeux fixer sur l'arbre. La nuit le rendait sombre, presque effrayant. Le bruit qu'il avait entendu et qui l'avait réveillé venait d'ici, il en était certain. Lentement, il se dirigea vers les feuilles qui camouflaient le tronc. Stephen tendit la main, et se libéra un passage parmis les branches. A l'interieur, il cru se trouver dans un autre monde. Les feuilles formaient un véritable rempart, comme une maison. La lune refletait dans ces longues tresses de nature, les faisant presque briller. C'était magnifique.

Stephen termina sa cigarrette, l'écrasa sur le tronc et jeta le megot de l'autre coté des feuilles de l'arbre. Lentement, en faisant glisser ses doigts sur l'ecorce sèche, il fit le tour du saule. Soudain il s'arreta, et retint sa respiration. Là, blottit entre les grosses racines de l'arbre, il y avait une ombre. La personne semblait s'être endormie. Avec lenteur, Stephen s'agenouilla près d'elle. Une longue chevelure blonde tombait en cascade sur des épaules fines. C'était une jeune fille, qui ne devait pas avoir plus de vingt cinq ans. Que faisait-elle ici ? N'avait-elle pas d'endroit où dormir ? Doucement, Stephen tendit la main, et repoussa les mèches de cheveux qui lui barraient le visage. Sa peau était pale, comme de la porcelaine. On aurait dit qu'elle sortait tout droit d'un rêve. Sa respiration était lente et calme... Toujours sans geste brusque, Stephen retira son manteau, et le déposa délicatement sur le corps de la jeune demoiselle. Il s'adossa ensuite au tronc de l'arbre, à quelques centimètres de la Blonde, son regard fixé sur ce visage angélique, qui semblait si innocent.

Katie se promenait dans l’appartement de plusieurs millions de dollars qui était autrefois sa maison. Elle s’arrêta calmement devant une fenêtre et y jeta un œil. Dehors une tempête faisait rage. Le vent était si violent que les passants marchaient en chancelant. Le vacarme du tonnerre couvrait complètement les bruits de la ville, comme un rideau la séparant des sons réconfortant de son enfance. Après tout, tous ces bruits lui étaient familiers, elle vivait à New York depuis sa naissance! Elle fut bientôt incapable de voir quoi que ce soit à l’extérieur, la pluie ruisselant sur la fenêtre comme si quelqu’un avait eu l’idée de mettre un jet de douche devant celle-ci

Soudain, Katie réalisa que son cœur cognait rageusement contre sa poitrine, au même rythme que les coups de tonnerre. Ce n’était absolument pas normal. Son cœur battait de plus en plus vite et, dehors, la tempête se déchainait plus que jamais. Un poids vint clouer Katie au sol. Elle n’arrivait plus à respirer! Elle tenta de se débattre, mais ses bras étaient si lourds! Impossible de les bouger. Elle tenta de crier a l’aide mais aucun sons de sortit de sa bouche.

Elle se réveilla dans sursaut, étouffant à moitié un cri de surprise. Jamais elle n’avait été aussi désorientée au réveil. Ou était-elle? Tout ce qu’elle arrivait à voir, c’était des espèces d’énormes cheveux verts foncés et du noir. Elle se réussi finalement à se souvenir : elle n’avait plus d’appartement et avait décidé de dormir sous un saule a Central Park. Elle se calma aussitôt, mais son cœur, lui, continuait à cogner douloureusement dans sa cage thoracique.

C’est alors qu’elle remarqua une vague odeur de cigarette et une autre odeur…Celle d’un homme, sans aucun doute. Peut-être avait-elle touché a quelque chose et qu’elle avait pris sont odeur? Elle leva sa main pour la sentir et réalisa qu’elle avait un manteau sur elle. Katie se figea et tourna lentement sa tête vers le coté.

-AAAAAAAAAAAAAAHHH!, cria-t-elle, lorsqu’elle vit l’homme qui se tenait tout près d’elle.

Elle se releva d’un bond et se figea sur place, le manteau dans les mains. Pourquoi était-il là? Pas pour un vol, en tout cas. Qui voudrait voler une jeune fille qui dormait dans un parc? Un viol? Mais non, il l’aurait bâillonnée pendant qu’elle dormait a la place de la couvrir de son propre manteau…Elle le regarda comme si elle avait toutes les raisons du monde de le détester. Il était vrais qu’elle ne l’aimait déjà pas beaucoup pour la simple raison qu’il avait un pouvoir qui lui était inconnu et que sa gentillesse lui semblait suspecte.

Elle se calma un peu et pris quelques minutes pour observer l’homme en question. Il était plus vieux qu’elle, sans aucun doute, mais elle n’arriva pas à lui donner un âge exact. Un jeune paraissant plus vieux ou un homme ayant bien vieilli? Elle ne pouvait le dire. Il semblait être mutant, comme elle. C’était du moins ce qu’elle s’était dit puisqu’il ne ressemblait en rien aux créatures de natures inconnues qui se faisaient passer pour des humains et qui possédaient eux aussi des pouvoirs. Elle ne lui posa cependant pas la question, au cas où elle serait dans l’erreur.

-Qui êtes-vous. Que me voulez-vous?

Elle lui redonna son manteau.

-Je n’ai pas besoin de charité, je peux très bien me débrouiller seule, merci.

Elle poussa un soupir et se rassit par terre. Elle était beaucoup trop fatiguée pour marcher encore et se trouver un autre endroit aussi calme que celui-ci l’était avant qu’un « intrus » vienne s’y asseoir.

Stephen avait fermé les yeux, la tête posée contre le tronc du saule pleureur. Il écoutait les bruits du parc, et ceux de la ville. Ne se concentrant plus que sur ce seul et unique sens, chaque son lui parvenait distinctement. Le vent faisait voleter les longues lianes de l'arbre, dans une légère musique qui, peu à peu, apaisa le jeune homme. La migraine avait totalement disparu. L'inquiétude aussi. A l'instant précis, Stephen ne pensait plus du tout aux problèmes qu'il avait rencontré depuis plusieurs années. Il était paisible... Au loin, un bruit retentit, comme-ci quelqu'un avait jeté un petit gravillon à travers les feuilles d'un arbre. Des branches craquèrent, un hibou hulula. Le son se reproduisit une fois encore. Puis une autre. Et encore une autre. Les bruits se rapprochaient chaque fois davantage. Des gouttes de pluie. De grosses gouttes. Il allait bientot pleuvoir des cordes, c'était certain.

Mais Stephen en était là de ces prévisions météorologiques lorsqu'il sentit la jeune demoiselle s'agiter à coté de lui. Il ouvrit les yeux. Elle semblait en proie à un cauchemard. Ses pupilles bougeaient sous ses paupières, tout son corps tremblait. Alors qu'il allait faire un geste en direction de la blonde, celle-ci ouvrit les yeux dans un dernier sursaut. De magnifiques yeux bleus, accentuant la paleur de sa peau. Elle sembla un moment désorientée, puis repéra le tronc d'arbre et les feuilles du saule. Son visage sembla se calmer peu à peu, rassurée de l'endroit où elle se trouvait. Mais peu à peu, quelque chose d'autre sembla la terrifier. Sa main se dirigea vers le manteau de Stephen toujours sur ses épaules. Sa tête pivota doucement, et leurs regards se croisèrent enfin...

Un hurlement strident retentit à travers tout Central Park. La jeune femme n'avait pas réfléchit une seconde, la terreur l'avait fait réagir au quart de tour. D'un bond, elle se leva, et son cri se perdit en un écho à présent lointain. Le silence reprit sa place. Stephen se leva à son tour, mais toujours avec une lenteur incroyable. Dans le regard de l'inconnue, il pouvait lire des centaines de questions, qu'elle se posait à une vitesse éclair avant de les chasser toutes les une après les autres. Puis finalement, elle se calma à nouveau, et lui posa deux questions toute simple, avant de lui tendre son manteau et d'ajouter une phrase cinglante, empli de colère. Ensuite, elle poussa un profond soupire, et sans attendre de réponse, se rassit. Elle semblait exténuée...

Stephen hésita un moment. La pluie devint de plus en plus forte. Des trombes d'eau tombaient à présent du ciel, mais les deux mutants restaient protégés par le saule. Parfois, de grosses gouttes parvenaient à traverser le dôme que formaient les branches. L'une d'elle s'écrasa sur la joue de l'homme. Il l'essuiya d'un revers de la main, puis alla s'assoir à côté de la jeune femme blonde.

- Je suis désolé de vous avoir fait peur. Ce n'était pas mon but. J'étais simplement venu me prommener dans les environs... Je vous ai vue, là. Allongée à même le sol. Seule... Je me suis demandé ce qu'une jeune femme de votre âge pouvait bien faire ici au beau milieu de la nuit...

Il tourna la tête en sa direction, et la dévisagea. C'était une jeune fille ravissante, aux charmes incroyables et à la jeunesse encore vive. Elle n'avait rien à faire ici. Elle devrait elle chez elle. Avec ses parents, ou bien dans un appartement avec un petit ami qui prendrait soin d'elle, tandis qu'elle travaillerait dur pour réussir des études brillantes. Qu'avait-il bien pu lui arriver pour qu'elle se retrouve à devoir dormir dehors .. ? Stephen détourna le regard, et se remit à fixer le sol, ne voulant pas la mettre mal à l'aise. D'un signe de tête, il montra son manteau qu'il venait de reposer dans l'herbe :

- Cela n'avait rien à voir avec la charité.. J'ai simplement pensé que vous en aviez plus besoin que moi...

Il était vrai que la jeune femme ne portait pas vraiment les vêtements adéquats pour dormir à la belle étoile. Un léger sourire étira les lèvres de Stephen. Doucement, il tira un paquet de cigarette de la poche de son jean. Il en porta une à ses lèvres, et tendit le paquet vers la demoiselle, comme pour lui demander si elle en voulait une, alors que de l'autre main, il allumait sa cigarette.

L’homme, qui s’était levé en même temps qu’elle, la dévisagea un moment. Elle savait qu’il faisait la conclusion habituelle : elle était trop jeune pour vivre dans la rue. Conclusion habituelle, car oui, elle avait été dans la rue plus d’une fois. Surtout au début, lorsqu’elle venait tout juste de quitter l’appart de sa mère. Qui aurait voulu louer un appartement a une fille de seize ans? Pourrait-elle vraiment payer le loyer? Certainement pas, n’est-ce pas? C’était ce que tout le monde avait pensé, en tout cas. A cette époque elle se fichait bien de vivre dans la rue, tant qu’elle n’avait plus à supporter la dictature intolérable que lui imposait sa mère. Elle trouva son premier emploi avant de se trouver un appartement.

Elle avait en fait passé trois semaines à la rue, avant de le trouver. Elle avait volé la carte d’un centre sportif à une femme d’âge mur et pouvait donc y prendre sa douche et c’était l’été donc avoir un logement n’était pas entièrement nécessaire. Quant’ à la nourriture, elle la volait des différents stands à hot-dogs. C’était facile, presque trop. Elle n’avait qu’a se commander quelques hot-dogs, les prendre, faire semblant de fouiller dans son sac a main pendant un petit moment puis à s’éclipser. Cependant elle ne pouvait pas tout le temps se permettre de faire de telles choses puisque si elle se faisait prendre par la police, celle-ci la ramènerait chez sa mère. Un accueil chaleureux en perspective!

On aurait pu croire que, depuis le temps elle se serait trouvé un emploi stable et un appartement ou elle vivrait sa vie comme tout le monde. Eh bien non! Il semblait que Katie n’était faite pour aucun emploi. Qui voudrait engager une jeune femme maladroite et peu sociable qui plus est n’a jamais terminé ses études? Katie a la réponse a cette question; très peu de gens.

Katie poussa un autre soupir en ruminant ces sombres pensées. Qu’importe, si elle ne trouvait pas d’emploi, elle n’avait qu’à se trouver un petit copain chez qui elle pourrait rester. Ce ne serait pas la première fois qu’elle utiliserait ainsi une personne. Ou peut-être pourrait-elle forcer cet inconnu à l’accueillir chez lui jusqu'à ce qu’elle se trouve une autre place ou habiter… Ou peut-être pas, finalement. Ce n’était pas un si bonne idée que cela. Surtout qu’elle ignorait tout de lui.

L’homme lui dit quelque mot sur le fait qu’il croyait qu’elle aurait plus besoin du manteau que lui, puis lui offrit une cigarette. Katie ne fumait qu’à l’occasion, mais elle accepta quand même l’offre. Elle prit une cigarette, arracha le briquet des mains de l’inconnu puis l’alluma. Comment pourrait-elle s’assurer qu’il ne lui voulait vraiment aucun mal? Il n’y avait qu’une seul solution, apprendre à le connaitre un peu…mais comment? C’est alors qu’elle eut l’idée de se la jouer medium.

-Alors, dit-elle sur un ton de conversation. Quel est ce mystérieux pouvoir que vous avez là? Je perçois…Je perçois…Humm ce n’est pas très clair…

Elle posa ses mains de chaque coté de son crane et massa doucement ses tempes en
faisant semblant de se concentrer. Elle songea à quelque chose que jamais personne ne pourrait nier.

-Je vois que vous êtes déçu de certains aspects de votre vie. Vous voudriez que les choses changent, mais vous n’y pouvez rien! Et je perçois aussi…Eh bah…plus rien, c’est tout!

Elle éclatât de rire, un peu parce qu’elle était épuisée et un peu parce qu’elle trouvait son subterfuge particulièrement ridicule. Elle se laissa tomber sur le dos et se tourna sur le coter pour pouvoir voir la réaction de l’homme, un sourire en coin sur le visage. Elle ne voulait pas le montrer, mais en fait elle était très contente de ne pas être toute seule, cette nuit là.

-Au fait, je m’appelle Katie.

Stephen, de nouveau adossé à l'arbre, se laissait aller à cet instant de calme où la migraine ne le tiraillait plus. Les yeux clos, il écoutait le bruit de la pluie en tirant sur sa cigarette. Il sentait la présence de la jeune femme à ses côtés, mais n'osait reparler. Il avait confiance qu'il n'avait pas été invité à se joindre à elle, et à squatter son arbre. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à partir et à la laisser ici, seule dans la nuit. C'était impossible. Cela allait contre sa nature. Pour lui, une gamine de cet âge n'avait rien à faire dans la rue.

Mais, à en juger par son comportement, la gamine en question n'en était pas vraiment une. Elle ne semblait pas le moins du monde inquiète. Au contraire même, elle avait l'air plus à l'aise que Stephen. Sans hésitation, elle avait prit une cigarette dans son paquet, puis lui avait presque arraché le briquet des mains. Stephen eu un sourire. Du coin de l'oeil, il l'observait, se posant toute sorte de questions. Elle semblait si intelligente. Si habituée à cette vie. Il en était troublé. C'est alors qu'elle parla...

Le sang de Stephen se glaça, en entendant le mot "pouvoir". Comment était-ce possible ? Qu'avait-il fait pour qu'elle comprenne aussi vite ? C'était impossible. Le silence se fit pensant. Stephen cherchait une solution pour se sortir de ce pétrin. Il savait que tout le monde parlait de ces "mutants" qui se promenaient parmi eux. Ces gens qui avaient été infectés. Mais personne ne pouvait dire ainsi qui était mutant et qui ne l'était pas. En fait, c'était même la toute première fois que quelqu'un découvrait son secret. Etrangement, Stephen se sentit soulagé. C'était ce dont il avait besoin, quelqu'un avec qui parler, sans avoir peur d'être démasqué et dénoncé. Sans avoir peur d'être catalogué comme un monstre. Et cette jeune fille n'avait pas l'air d'avoir peur. Après une seconde de réflexion, Stephen prit une grande respiration et murmura :

- Je... j'ignore d'où vous sortez cela mais... Je suis en effet un peu différent des... autres.. Mais je ne vous ferais aucun mal ! Je ne suis pas dangereux !

Etait-elle comme lui ? C'est la question qu'il se posait, alors que le silence s'installait de nouveau. La lune fut un instant dissimulée par un nuage, et l'obscurité s'installa sous le saule pleureur. La jeune fille se présenta. Stephen resta muet un moment, réfléchissant à ce qu'il pourrait bien dire. Il opta finalement pour la sincérité :

- Enchanté Katie. Je m'appelle Stephen.

Il lui tendit une main, avec un léger sourire :

- Et j'étais dans le Nevada, en Aout 2000.. J'ai été exposé aux radiations. Je... j'ai la faculté de... "contrôler" les esprits, les pensées des gens...

Stephen partit alors dans un fou rire incontrôlable. Même après tout ce temps, il n'y croyait pas lui même. C'était stupide. Complètement irréel. Et c'était la première fois qu'il en parlait à qui que ce soit. Il s'attendait à une réaction excessive : de la peur, de la moquerie.. de la haine peut être. Scrutant le visage de Katie, Stephen fut surprit de ne voir aucune de ces expressions sur ses traits.

L’homme s’était soudainement figé sur place. Il semblait avoir du mal à croire que Katie ai pu « deviner » qu’il était différent. Pour Katie, bien sur, ce n’était rien d’extraordinaire. Pour elle, c’était physique, naturel. Quand son cœur se mettait a littéralement bondir dans sa poitrine, c’était une preuve évidente que quelqu’un possédant des pouvoirs était tout proche. C’était comme si son corps tentait de la prévenir du danger. A moins qu’il ne veuille la prévenir qu’elle pouvait voler le pouvoir de cette personne. Quoi qu’il en soit, elle savait, c’est tout.

Katie écrasa sa cigarette dans l’herbe humide tout en regardant l’homme. C’était étrange. Il semblait effrayé. Pourquoi quelqu’un ayant un pouvoir aurait-il peur d’une jeune femme qui n’en avait pas. Car a ce moment la, Katie n’en avait aucun, puisqu’elle avait décidé de ne pas les lui voler. C’était comme si le grand méchant loup avait peur du petit chaperon rouge; ridicule.

Katie n’avait pas le même problème que lui et ne pouvait donc pas comprendre ce qu’il ressentait. Après tout, lorsqu’elle était entourée d’humains, Katie n’était rien d’autre qu’une humaine parmi tant d’autres. Bien sur, elle avait eu peur que les gens découvrent son pouvoir à l’époque où elle ne savait pas le contrôler, mais même si elle transformait une personne en statue de pierre ou se mettait à voler, elle savait qu’elle ne serait pas seule. Elle ne serait pas seule car la personne à qui elle avait volé ce pouvoir se manifesterait. Elles se manifestaient toujours, ne pouvaient pas s’en empêcher.

Les autres mutants, eux pouvaient faire des choses spéciales. Ils pouvaient aider des gens, arrêter des criminels ou tout simplement profiter seuls de leur avantages. Katie, elle ne pouvait pas. Si, par exemple elle pouvait transformer ce qu’elle touchait en or, comme un homme qu’elle avait rencontré étant jeune, elle n’aurait pas à dormir dans Central Park. Si elle savait lire dans les pensées, elle pourrait travailler avec la police ou peu importe. Ce ne serait pas le genre d’emploi duquel on peu être renvoyer!

L’homme avoua finalement qu’il était différent. Il semblait avoir peur que Katie aie peur de lui. Il est vrais que ca aurait été une réaction normal pour n’importe qui, sauf elle. Elle n’avait rien à craindre des mutants puisqu’elle pouvait le changer en humains parfaitement normaux. Le dénommé Stephen lui sera la main en se présentant, puis il lui parla un peu de son pouvoir.

Stephen se mit à rire. Katie ne comprit pas pourquoi et fut choquée pendant un petit moment, puis elle lui adressa a nouveau la parole.

-Contrôler les esprits hein? Redoutable. Il parait que j’y étais aussi, au Nevada. Les médecins croyaient que j’allais mourir d’une maladie inconnue. J’étais très faible, je n’avais que deux ans. Mais bon je ne m’en souviens pas, bien sur. Peut-être que c’est faux, je ne le sais pas. Ce ne serait pas la première fois que ma mère m’aurait menti.

De grosses goutes d’eau virent s’écraser sur son visage et coulèrent doucement. On aurait dit des larmes. Katie s’essuya le visage se roula à nouveau sur le dos et respira profondément.

-Mon cœur s’est mis à battre tres fort et tres rapidement, lorsque je vous ai vu. C’est
comme ca que mon corps me prévient de la proximité d’un mutant. Enfin…Des personnes ayant des pouvoirs. Parfois c’est douloureux quand la personne est trop proche. Il n’y a que deux façons de faire pour que ca s’arrête : tuer la personne, ou supprimer temporairement ses pouvoirs.

Elle s’approcha de Stephen et lui fit un clin d’œil. Elle prit la main de l’homme et la déposa sur sa poitrine sans se soucier de ce qu’il pourrait en penser.

-Vous sentez ça? Ça, dit-elle, c’est vous qui me faites ressentir ca. Ca fait mal un peu, mais ca reste supportable. Parfois c’est bien pire.

Katie se recula un peu.

- Si vous croyez que vous êtes un monstre, regardez-moi! Je suis une erreur de la nature même parmi les mutants! Je suis humaine parmi les humains, et pourtant ce n’est qu’un mensonge, une façade mensongère. Et parmi les mutants…Je ne suis qu’une voleuse. Je n’ai pas de pouvoir qui m’appartiennes vraiment en fait. Je ne peux que voler celui des autres…

Stephen venait d'avouer son plus grand secret. Déjà, le regret s'emparait de lui et la peur lui tiraillait l'estomac. Il ne savait rien de cette jeune fille. Elle pouvait très bien paniquer, et partir en courant prévenir les autorités de la présence d'une créature. Bien entendu, il n'avait pas vraiment à craindre cela, puisque son pouvoir lui permettrait d'installer une illusion dans l'esprit de Katie, et dans celui de toute personne cherchant à le faire enfermer. Rien de plus simple. Et pourtant il s'inquiétait de la suite des evenements. Le rire qui sortait à cet instant de sa bouche n'était que du au stress. D'ailleurs il s'évanouit peu à peu, et le silence revint, plus pesant que jamais. Katie ne disait rien. Avait-elle peur ? Stephen ne tenait plus en place. Il jeta son mégot, et avec difficulté, attrapa à nouveau son paquet de cigarettes et en alluma une autre.

Finalement, après un instant qui lui parut infinit, elle parla enfin... Elle parraissait complètement rassurée, la nouvelle ne l'inquiétait pas le moins du monde. Même, elle semblait soulagée qu'il lui dise la vérité. Elle raconta alors sa propre histoire : le nevada, sa vie en péril, son jeune âge, les mensonges fréquents de sa mère.. Des gouttes de pluie s'écrasaient sur ses joues douces et blanches. Katie les essuya d'un revers de la manche, et continua à parler. Elle lui expliqua en quoi consistait son pouvoir, tandis que Stephen ouvrait de grands yeux. Il n'avait jamais entendu parler d'un tel don. C'était impressionnant. C'est alors qu'elle s'approcha de lui, lui adressa un clin d'oeil et lui prit la main. Ce contact provoqua un frisson dans tout le corps de l'homme, puis immédiatement après une sensation agréable d'apaisement. Il sentit sa main se poser sur la poitrine de la jeune femme, à la naissance de son sein, où les battements de son coeur étaient les plus forts. Stephen réalisa qu'elle disait la vérité, le coeur de la jeune femme s'emballait vraiment à sa simple présence. Il ferma les yeux, concentré sur ce battement trop rapide, sur la chaleur que provoquait leurs corps en contact, contrastant avec la fraicheur de la nuit.

Elle se recula légèrement, mais se fut comme un choc. Stephen reprit ses esprits, récupéra sa main et rouvrit les yeux. Katie continua de parler, sans s'interrompre un seul instant. L'homme, lui, réfléchissait. Un tel pouvoir pouvait-il etre d'une importance capitale ? C'est ce qu'il croyait. Elle prétendait pouvoir faire disparaitre les pouvoirs d'un mutant. Dans l'esprit de Stephen, tout bougeait à une vitesse folle. Ne serait-il pas possible, grâce aux genes de cette femme, de créer une sorte d'antidote capable de guérir tous les mutants sans exception ? Déjà un fol espoir l'envahissait. C'était stupide... il réalisa peu à peu ce qu'il était en train d'imaginer.. Il faisait de cette 'enfant' un rat de laboratoire. Quelle honte. Il s'empressa de chasser ses pensées, et se tourna vers elle. Katie était allongée au pied de l'arbre, elle avait cesser de parler, après s'etre traitée de menteuse, elle fixait à présent le ciel à travers les branches de l'arbre. Doucement, Stephen s'allongea à son tour à ses côtés, et regarda dans la meme direction..

- Tu es bien jeune, pour devoir affronter tant de choses seule... J'imagine que cela n'a pas du être facile...

Stephen se calma. En fait, la situation était plutot plaisante. Il pouvait enfin parler de son pouvoir et se lier d'amitier avec quelqu'un sans s'inquiéter de quoi que ce soit. Elle était comme lui, finalement... Même si son pouvoir était très différent, ils se ressemblaient. Il poussa un profond soupir de soulagement, termina sa cigarette et tourna son visage vers celui de la blonde :

- Tu as faim ? Je t'invite...

Il lui adressa ensuite un sourire sincère, afin de lui montrer qu'il n'avait réellement aucune mauvaise intention.

Katie était comme en transe lorsqu’elle avait touché Stephen. C’était comme s’ils avaient soudainement fusionnés ensemble. C’était étrange. Ce qui était plus étrange encore, c’était que Katie ne détestait pas cet homme. Elle n’avait même pas une petite dent contre lui. Il l’apaisait, calmait la bête en elle qui désormais dormait paisiblement. Bien sur, comme c’était la première fois qu’elle ne détestait pas quelqu’un, elle ne savait pas comment agir. Bien sur, lorsqu’il compatit avec elle, elle eu une mauvaise réaction…

Couchée a coté de lui, elle se raidit soudainement. Elle se releva en position à suivre et le regarda avec dédain.

-Je n’ai pas besoin de votre pitié, lança-t-elle brusquement.

Elle le fixa en silence pendant un moment. Comment un être humain pouvait-il sembler aussi dépourvu de méchanceté? Ils ne se ressemblaient décidément pas! Katie ferma les yeux et soupira en se recouchant sur le sol.

-Je suis désolée, lança-t-elle, sincère. Je ne suis pas habituée à…

À quoi? À parler au gens? À ne pas les mépriser? À être honnête avec eux sans avoir à cacher qui elle est? À tenter d’être aimable? Un peu de tout ça?

-À…Tout ça, fini-t-elle par lâcher.

Ils restèrent silencieux pendant un moment. Autour d’eux, il n`y avait que l’arbre, l’herbe, le vent, le bruit atténué des voitures et les fines gouttelettes qui continuaient de tomber a un rythme de plus en plus lent. Katie entendit un léger bruit et elle se retourna. Stephen la regardait. Elle lui sourit. Puis, sans prévenir il lui demanda si elle avait faim et lui dit qu’il l’invitait…

Katie se releva a nouveau en position assise. Que devait-elle faire? C’était ce qu’elle voulait, quelques minutes plus tôt : profiter de lui. Mais maintenant elle se sentait un peu mal. Était-ce impoli de refuser? Stephen lui sourit. Que voulait dire ce sourire? Katie ne comprenait plus rien. Mais il était vrai qu’elle avait faim…Que faire?

- Je euh…Oui, je veux bien, dit-elle avec un demi-sourire…

Elle se releva lentement en s’accrochant à l’arbre et attendit que Stephan en fasse de même. Elle écarta les longues branches et feuilles du saule. Ils marchèrent en silence dans la rue beaucoup moins bondée de gens. Katie ne savait pas où il l’emmenait mais elle ne posa pas de question. Pour une fois, elle n’était pas seule. Enfin, pas complètement seule. Katie serait toujours un peu isolée car elle était une sorte de…Solitaire dans l’âme.

-Vous en connaissez, d’autre comme nous? À voir votre tête tout à l’heure, je dirais que non. Enfin vous en connaissez surement seulement…Vous l’ignorez.

Elle marqua une pose en regardant un clochard pousser son caddie remplis de déchets.

-Les mutants ne peuvent pas se cacher de moi…Je suis leur apocalypse, leur mise à nu. Je sais qui ils sont mais eux ne savent pas qui je suis. J’ai décidément été faite pour être détestée de tout le monde! Je peux traquer mes semblables et voler leur pouvoirs…Il n’ont aucune raison de m’aimer…

hj: dsl pour la longueur....je suis en retard!!!! o.O

Pendant un moment, Stephen s'était senti vraiment bien. Vraiment à l'aise. Et cela, il ne l'avait pas ressentit depuis très longtemps aux côtés de quelqu'un. Depuis des années, il restait sans cesse sur ses gardes, de peur que l'on découvre sa différence. Ce soir, il pouvait enfin se calmer, penser à autre chose qu'à cette vie qu'il menait depuis la catastrophe. Il pouvait profiter de l'instant... Tout simplement.

Pourtant cela ne dura pas. A peine eut-il prononcer une phrase de réconfort à l'adresse de la jeune fille, qu'elle changea immédiatement d'attitude. Ils étaient allongés l'un à coté de l'autre, et il la sentit se raidir. Katie se redressa d'un bond, et répliqua séchement qu'elle n'avait pas besoin de sa pitié. Stephen fronça les sourcils. Cela n'avait rien à voir avec de la pitié. Il essayait simplement d'être... gentil. Il ne chercha rien à dire, et plongea son regard dans celui de la demoiselle. Le silence s'installa, chacun fixant l'autre avec insistance, tentant de le comprendre. Finalement, Katie ferma les yeux, dans un geste gracieux, et avec une mimique tellement magnifique que Stephen se sentit immédiatement rassuré. Elle était tellement belle. La perfection de son visage et de son corps lui faisait penser à un ange. La Créature se laissa à nouveau glisser sur le sol, allongée à quelques centimètres de lui. Stephen éprouva soudain l'envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui, de la protéger de toutes ses forces. Il détourna le regard. Tout ceci était ridicule. Comment pouvait-il avoir des pensées de ce genre ? Il les chassa immédiatement, et se borna à contempler la lueur de la lune sur les feuilles pleurantes de l'arbre.

Stephen ferma les yeux. L'instant semblait irréel. Il entendit Katie parler. S'excuser. Il ne répondit pas. Il profita du son mélodieux de sa voix, et un léger sourire fit apparaitre quelques rides au coin de son oeil. Le silence s'installa de nouveau. L'homme prit une grande inspiration, les yeux toujours clos, le visage appaisé. Finalement, il se tourna vers Katie, et l'invita à diner. Le sourire sur ses lèvres ne l'avaient pas quitté. Elle sembla hésiter, se redressa. Un instant, Stephen cru qu'elle allait refuser. Mais elle finit par accepter. L'homme se releva, puis tendit sa main en direction de Katie pour l'aider à faire de même. Il y eu un instant de gène, puis elle refusa l'aide et se releva en s'aidant de l'arbre à proximité.

Ils traversèrent Central Park, et se retrouvèrent dans la rue bondée. Stephen avait presque oublié l'existence de la ville, de la population. Il fut déçu de constater que rien n'avait changé pendant les quelques heures qu'il avait passé avec Katie, isolés, sous cet arbre. Ils marchaient à présent l'un à côté de l'autre, bien qu'ils soient éloignés d'un bon mètre. Aucun des deux ne se regardait. Katie finit par briser le silence, en lui posant une question.

- A vrai dire.. non, je n'en connais pas d'autre... C'est la première fois que j'avoue être un mutant... Avant, je me contentais de vivre en essayant d'être normal, et en ignorant le fait qu'il existait probablement d'autres personnes comme moi...

Un clochard passa à coté d'eux. Ils le regardèrent, sans parler, puis Katie relança la conversation. Elle parla d'elle, de son pouvoir. ' Leur mise à nu. ' C'est exactement ce que Stephen avait ressentit. Il approuva d'un signe de tête, puis baissa les yeux et fixa le sol pavé, écoutant la suite. Katie parlait comme une femme torturée, trop différente de tout le monde pour être acceptée dans un groupe. Elle était l'exeption, celle qui ne pouvait s'adapter. Or, tout le monde avait le droit d'être accepté. Il suffisait de le vouloir.

Soudain, Stephen s'arreta net devant l'entrée d'un café-restaurant ouvert la majeure partie de la nuit. Katie, surprise, se retrouva à seulement quelques milimètres de lui. L'homme eu un geste rapide, il posa sa main gauche dans le bas du dos de la jeune femme, et l'attira doucement à lui. Ils se retrouvèrent soudain très proche l'un de l'autre. Le visage de cet ange n'était plus qu'à quelques centimètres du sien. Stephen eu un sourire. Il murmura alors, comme réponse à ce qu'elle venait de dire :

- Je ne te déteste pas, moi ...

Il posa délicatement sa main droite sur sa joue, et effleura du pouce la peau douce et pâle de la jeune femme.. Tout s'était passé extremement vite. Il desserra ensuite son étreinte, et poussa la porte du restaurant. Il attendit que Katie entre à son tour, salua le gérant du lieu et alla s'assoir près de la baie vitrée, où il attrapa d'un geste nonchalant la carte afin de commander.

Katie suivait Stephen silencieusement, regardant les passants se demandant soudainement si elle avait eu raison de lui faire confiance. Elle avait déjà entendu parler de l’existence de gens qui tentaient d’éliminer les mutants. Apparemment, c’est gens étaient des soldat surentraînés et Katie n’avait jamais eu le malheur d’en croiser un. D’autres mutants auraient peut-être trouvée cela drôle ; des simples humains essayant de supprimer des « super humains » ! Ridicule non ? Mais Katie, elle était sans défense contre les humains. Est-ce qu’il était possible que l’un de ces chasseurs ait lui aussi des pouvoirs ? Non, c’était ridicule...

Katie secoua la tête. Pourquoi cherchait-elle tout le temps des raisons pour ne pas faire confiance aux gens ? Ce devait être dans sa nature, tout simplement. Stephen lui dit que c’était la première fois qu’il parlait à un autre mutant, qu’il croyait être seul au monde. Katie trouva que c’était drôle. Les mutants étaient beaucoup plus nombreux que l’on ne pourrait le croire. Katie, elle, l’avait toujours su. C’était sans doute la raison pour laquelle elle trouvait cette idée ridicule.

Stephen s’arrêta soudainement de marcher et Katie lui fonça presque dessus, mais elle réussi a arrêter juste avant et fit un demi pas vers l’arrière. Elle regarda autour d’elle et remarqua qu’ils se trouvaient devant un petit café-restaurant ouvert, comme bien des restaurants de New York, presque toute la nuit. Katie se retourna et remarqua que Stephen était beaucoup plus proche d’elle qu’elle le croyait. Elle ouvrit grand les yeux, surprise et senti une main dans le bas de son dos la pousser doucement vers l’avant. Ça lui pris un moment avant de réaliser que c’était Stephen qu’il l’avait attirée a lui. Le cœur de Katie se mit a battre encore plus rapidement. Si elle n’avait pas été habituée à sentir son cœur battre comme s’il voulait sortir de sa cage thoracique, elle aurait cru qu’elle faisait une crise cardiaque. Il lui sourit et lui dit qu’il ne la détestait pas.

C’est alors qu’il fit glisser son pouce sur sa joue. Katie retint son souffle, sera le poing et ferma les yeux pour se calmer, mais elle ne pu empêcher le coup de partir. Le « tu me touche, je te frappe » était un vieux réflexe dont il lui était difficile de se défaire, mais comme elle ne voulait pas frapper Stephen, elle donna un coup de poing dans la vitrine et le suivit a l’intérieur, comme si de rien n'était. Elle s’assit en face de Stephen en se massant le poing, essayant de comprendre ce qui venait de ce passer. Était-ce normal, pour les autres? Elle ne connaissait pas grand-chose en matière de contact humain.

Un homme corpulent avec, devant lui, une énorme assiette débordant de victuailles la regardait se masser le poing, curieux. Elle lui lança un regard noir en l’insultant mentalement, puis il détourna le regard. Elle reporta son regard sur Stephen. Le voir à la lumière lui semblait étrange, comme s’il n’était plus la même personne.

Une serveuse à la poitrine généreuse s’avança vers eux pour prendre leur commande. Katie attendit qu’il commande puis pris la même chose. La serveuse leur sourit, dévoilant des dents gâtées puis s’éloigna du pas lent et désœuvré. Katie regardait fixement la table. Elle avait peur de croiser le regard de l’illusionniste. Pourquoi? Elle l’ignorait. Depuis quand était-elle devenue si faible? Elle grimaça, dégoûtée par sa propre conduite et planta son regard dans le sien, attitude qu’elle regretta aussitôt. Si elle le regardait ainsi, elle se devait de dire quelque chose, c’était obligatoire! Or, elle n’avait absolument rien à dire. Elle réfléchi un instant, puis réalisa qu’elle ne savait toujours rien de lui. Avait-il une famille, un emploi, un hobby ou peu importe...

-Alors, Stephen, dit-elle, un peu surprise d’avoir dit son nom. D’où venez-vous? Pourquoi êtes-vous dehors si tard le soir? Problèmes de couple?

Erff...Qu’est-ce qui lui prenait tout d’un coup? Elle devait avoir l’air d’une harceleuse à poser toutes ces questions! Si seulement son cœur arrêtait de battre à tout rompre, peut-être pourrait-elle réfléchir normalement...Mais en même temps, elle craignait son pouvoir. Arriverait-elle à ne pas perdre le contrôle? Elle plaqua ses mains sur son cœur sans vraiment s’en rendre compte et pris une grande inspiration. Était-ce vraiment le battement de son cœur qui la dérangeaient, ou était-elle simplement nerveuse?

Katie éclata de rire. Elle? Nerveuse? Jamais!

hj:je ne sais même pas si ce que j'ai écris a vraiment du sens...je suis en mode zombie en ce moment ><

Le contact de ses doigts sur sa joue avait été agréable. Du moins c'est ce que Stephen avait ressentit à cet instant. Katie avait fermé les yeux. Il l'avait sentit crispée. Après tout, il ne connaissait rien de cette jeune fille, qui semblait haïr tout le monde pour la simple raison qu'elle croyait que tout le monde la haïssait. Rendre la monnaie de sa pièce, c'est cela ? Il comprit rapidement que son geste ne lui plaisait guère. Il retira sa main de son dos, et recula d'un pas, sans la lâcher des yeux. La colère se lisait à présent sur le visage de Katie. Stephen se tourna vers la porte, l'ouvrit, et entendit un craquement sonore. Il sut immédiatement ce qui venait de se produire. La jeune mutante venait d'enfoncer son poing dans la vitrine, qui s'était immédiatement fissurée sur un bon mètre. Stephen serra les dents, ferma les yeux, et se stoppa à l'entrée du restaurant. Il secoua enfin la tête, et décida de faire comme ci rien ne s'était produit. Il se décala pour laisser entrer Katie, fit un signe de tête au gérant du restaurant qui déjà commençait à gueuler sur l'état de sa vitrine, et lui tendit plusieurs billets pour le faire taire.

Une fois assis à l'une des tables, Stephen décida de rester silencieux. A quoi bon parler, ils ne semblaient pas se comprendre. Il y avait tant de choses pourtant qu'il aurait voulu savoir au sujet de cette femme, si différente. Il détecta un panneau "interdiction de fumer", décida de s'en foutre royalement et alluma une cigarette en parcourant le menu des yeux. Une serveuse plutôt bien roulée vint prendre leur commande. Elle ne fit aucun commentaire sur la cigarette, ni sur la vitrine, pour la simple et bonne raison que Stephen venait d'utiliser son 'pouvoir' pour lui donner l'illusion qu'ils n'étaient que des clients comme les autres. Ils commandèrent des crèpes et des boissons sucrées, et Stephen rajouta pour lui un whisky.

Le silence devenait pesant. Katie semblait essayer d'éviter le regard de Stephen. Lui, ne la quittait pas des yeux. Il attendait qu'elle se décide à parler, à briser la glace, et donc, à lui pardonner son geste innaproprié de tout à l'heure. Elle finit par planter ses yeux dans les siens. Ils se fixèrent un instant, puis elle lui posa une série de questions, toutes plus banales les unes que les autres. Stephen eut un sourire. La serveuse apporta les crèpes. Il baissa les yeux sur son assiète. Doucement, il répondit à chacune des questions une à une.

- Je viens d'Irlande, et je vis depuis maintenant plusieurs années dans un quartier de Brooklyn. Je suis dehors parce que je m'ennuie chez moi, et dans ma vie en général. Je n'ai, heureusement, aucun problème de couple.

Il lui adressa un sourire. Katie se comportait bizarrement. Elle semblait prise d'une crise de nervosité incontrolable. Etait-ce le fait qu'il soit un mutant qui l'a dérangeait ? Ou bien le fait qu'il soit un peu trop.. gentil ? Son pouvoir devait l'empecher de pouvoir se calmer. La proximité d'un mutant la mettait dans tout ses états. Stephen se mit alors à parler, tentant de la calmer du mieux qu'il le pouvait.

- Tu sais, mon pouvoir n'est pas très ... cool, non plus. Tu vois cette femme là ? Je pourrais en une seconde lui donner l'illusion qu'elle est la femme la plus chanceuse du monde, la plus belle et la plus intelligente. Je pourrais faire en sorte qu'elle voit sa vie comme un don incroyable. Elle deviendrait la personne la plus heureuse sur cette terre, elle verrait le monde en rose... du moins pour quelques heures. ..

Il avala son whisky d'une traite, tira sur sa cigarette et plongea son regard dans celui de Katie :

- Je pourrais aussi la rendre malheureuse. Lui faire croire qu'elle est une erreur de la société, qu'elle n'a rien à faire dans ce monde, qu'elle a tout perdu... Et la forcer à se jeter d'un toit par exemple...

Il eu un rictus. C'était bien la première fois depuis très longtemps qu'il parlait à ce point. Puis, comme ci de rien, il prit ses couverts, et commença à manger ses crèpes sans dire un mot de plus. Il prit son temps, savoura bouchée après bouchée, sirotant sa boisson de temps à autre, regardant cette femme qu'il venait de désigner. Il alluma une autre cigarette, repoussa son assiete vide au centre de la table, et passa une main dans ses cheveux. Stephen eu ensuite un petit soupire, avant de demander à Katie :

- Et toi, alors ? D'où viens-tu ? Que fais-tu dehors seule à ton âge ? Problèmes de couple ? ...

Et il lui adressa un sourire sincère.

Regardant autour d'elle, Katie remarqua une fissure dans la vitrine. Étrange, elle ne l'avait pas remarquée en entrant... Elle aurait du le remarquer, pourtant! C'était exactement l'endroit qu'elle avait frappé... Katie massa inconsciemment son poing.

-Attend, dit-elle a haute voix. Ce n'est quand même pas moi qui ait fait ça? , demanda-t-elle, l'air surpris.

Comment-ce faisait-il, alors, que la serveuse n'ait fait aucun commentaire à ce sujet? Katie fronça les sourcils et regarda Stephen, l'air de dire: « t'y comprend quelque chose, toi? » Puis elle comprit. Des illusions, bien sur. Décidément ce pouvoir était intéressant! Stephen lui dit qu'il venait d'Irlande , qu'il habitait maintenant à Brooklyn et qu'il s'ennuyait chez lui et dans sa vie en général. Il lui parla de son pouvoir et de ce qu'il pouvait faire. Ce pouvoir avait en effet un coté effrayant, mais Katie n'était pas d'accord: ce pouvoir était génial.

-Stephen, dit-elle le plus sérieusement du monde. Tu as le pouvoir de changer le monde! Tu peux facilement avoir tout ce que tu veux et rendre heureuse la personne la plus dépressive du monde! Tu peux aider les gens ou les utiliser a ta guise! T'es peut-être le futur maitre du monde, ajouta-t-elle, souriante mais envieuse.

Katie n'avait pas cet ambition :« être le maitre du monde » , mais avoir la possibilité de l'être était déjà quelque chose de très spécial, non? C'est alors qu'elle remarqua a quel point il avait semblé malheureux l'espace d'un instant, en disant qu'il pouvait forcer les gens à se suicider. Elle ne fit aucune remarque à ce sujet, de peur d'être indiscrète. Indiscrète! Voilà quelque chose que Katie n'avait jamais eu peur d'être. Décidément, elle s'était ramollie ,ce soir !

Changeant de sujet, Stephen lui renvoya la question qu'elle lui avait posée un peu plus tôt. Katie sourit et lui fit un clin d'œil avant de répondre.

-Non, non. Pas de problèmes de couple. J'ai n'ai plus d'emploi ni d'argent pour payer mon appart alors...Je me suis fait mettre a la porte...J'ai vendu mes meubles mais je me suis fait voler l'argent. Donc voilà!

Katie regarda ailleurs. Elle avait de plus en plus envi de voler le pouvoir de Stephen. Il était tellement facile d'être un escroc avec un pouvoir pareil, et pourtant, cet homme là ne semblait pas en être un. Bien sur, il y avait un possibilité qu'il ait utilisé ses pouvoirs pour que Katie lui fasse confiance, mais si c'était le cas, elle n'aurait sans doute pas eu la liberté de lui crier dessus.

Lançant un regard a l'assiette déjà vide de Stephen, Katie se rendit compte qu'elle était servie depuis un moment, déjà. Elle mangea rapidement ses crêpes déjà froides et remercia Stephen de l'avoir invitée. Katie regarda un autre sans abris passer en poussant un caddie remplis d'objets crasseux et douteux. New-York était définitivement une ville pourrie. C'était a se demander pourquoi des dizaines et des dizaines de touristes s'entassaient a Times square chaque jour.

-Pourquoi êtes-vous venu ici? Pourquoi n'êtes-vous pas resté en Irlande?J'ai toujours vécu ici...Et je n'ai pratiquement aucun souvenir heureux de New York! Bon, c'est vrais je ne suis pas une référence en souvenirs heureux...N'empêche qu'il y a tellement de sans abris et dernièrement, tout ces meurtre, toutes ces personnes vidées de leur sang....Qui peut bien faire ça?

hj:dsl pour la longueur :S

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